Saint Marc et la lutte contre l’incendie

25 novembre 2021

Environnement, Sécurité

La Mairie de Saint Marc Jaumegarde est allée à la rencontre du Lieutenant Porcu, sapeur-pompier volontaire de la caserne Sainte Victoire, qui œuvre chaque jour avec ses équipes pour protéger et secourir les saint-marcaises et les saint-marcais. Entretien.

Lieutenant, pouvez-vous nous présenter votre caserne ?
La caserne Sainte-Victoire est le fruit d’une fusion historique des deux centres de secours de Vauvenargues et de Saint-Marc Jaumegarde qui a eu lieu début 2013. L’objectif était de rassembler les forces à disposition, que ce soit le personnel ou les moyens de secours, afin de mieux défendre cette magnifique vallée. Aujourd’hui la caserne compte 70 pompiers volontaires ainsi qu’une quinzaine de véhicules de secours dont deux engins de secours sanitaires : une ambulance « classique » et une ambulance tout terrain pour accéder plus facilement aux chemins de randonnée.

Est-ce que Saint-Marc-Jaumegarde est une commune particulièrement exposée au risque d’incendie ?
Oui. Même si Saint-Marc est située dans la périphérie de la ville d’Aix-en-Provence, son environnement est particulièrement sensible notamment avec le Plateau de France et le massif de la Sainte-Victoire qui proposent le volume de végétation le plus important du département. Ce qui renforce le risque, c’est la répartition des habitations qui sont assez éparpillées et peu évidentes à défendre. De plus, certaines zones sont totalement inhabitées ce qui ne permet pas une vigilance optimale.

Quels sont les moyens qui sont mis en œuvre pour prévenir ce risque ?
Nous avons mis en place un dispositif préventif qui consiste à acheminer des moyens humains et matériels sur des endroits stratégiques afin de pouvoir intervenir le plus rapidement possible en cas d’alerte. Nous avons également un système de patrouilles qui circulent sur tout le territoire en collaboration avec les CCFF (Comités Feu de Forêt) et des vigies dont le rôle est de donner rapidement l’alerte en cas de départ de feu. Tout au long de la saison estivale, nous mettons en place des moyens opérationnels supplémentaires répartis sur tout le territoire.
Enfin, nous travaillons également avec le PPRIF (Plan de Prévention des Risques d’Incendies de Forêt) et les communes pour mesurer la « défendabilité » des habitations en termes d’accessibilité des véhicules de secours et d’approvisionnement en eau. Car protéger les personnes et les habitations est toujours notre priorité, avant de protéger la nature.

Quel rôle les saint-marcaises et les saint-marcais peuvent-ils jouer dans cette prévention des risques ?
En premier lieu, il faut respecter les obligations légales de débroussaillement. Cela leur permet de prévenir et de limiter les risques sur leur zone d’habitation. Ensuite ils peuvent être des relais d’alertes en cas de départ d’incendie en prévenant immédiatement les sapeurs-pompiers. Enfin, ils peuvent participer au Comité Feu de Forêt de Saint Marc (CCFF) qui recrute chaque année de nouveaux volontaires.

Il est important également de bien respecter les restrictions d’accès aux massifs ?
Tout à fait. En période estivale il y a des interdictions et des restrictions de circulation prises par arrêté préfectoral. Des oriflammes disposées au départ de chaque sentier de randonnée signalent aux promeneurs quand le risque est élevé et que le massif est interdit d’accès. Et bien évidemment il faut proscrire les écobuages et les barbecues et ne pas jeter de mégots dans la nature. Un contrôle de ces comportements est effectué par la police municipale, les gardes nature et les patrouilles des Comités Feu de Forêt.

L’affluence de plus en plus forte dans les massifs est-elle problématique ?
Oui et non. Plus il y a de randonneurs, plus le risque de mauvais comportements est élevé. Surtout quand nous avons à faire à des touristes peu habitués à crapahuter dans nos massifs. De plus, cela freine l’intervention des canadairs qui, par sécurité, ne peuvent pas larguer d’eau sur la population. En même temps, la présence de nombreux promeneurs permet de renforcer naturellement le dispositif d’alerte. Je suis donc assez partagé sur le sujet.

En dehors des risques d’incendies, sur quels types de missions êtes-vous amenés à intervenir tout au long de l’année ?
Notre principale activité ce sont les accidents de circulation. Ensuite nous avons les accidents sur les chemins de randonnées, les malaises et les chutes à domicile. Il nous arrive également d’avoir à intervenir quand il y a des chutes de neige, notamment sur la partie haute du Pic des Mouches. Il faut parfois débloquer des véhicules. Nous disposons pour cela d’un véhicule équipé d’une lame. On intervient également pour armer et désarmer les vigies, c’est-à-dire y acheminer le matériel pour que les guetteurs puissent y vivre 2 mois et le rapatrier ensuite.

Combien de sorties ont effectuées vos équipes en 2021 ?
Entre 700 et 800. Il faut savoir qu’on apporte également notre soutien à la commune d’Aix-en-Provence ce qui représente 50% de nos interventions.

Est-ce difficile de gérer une caserne où tous les pompiers sont volontaires ?
Oui, car ils ont un métier et une vie de famille. On essaie donc de gérer le planning des équipes selon leurs possibilités. Ce n’est pas évident car la caserne nécessite la présence d’un minimum de 4 personnes 24h sur 24, hors période estivale. Il faut tenir compte de la situation de chacun. Le plus important, c’est leur vie de famille puis leur vie professionnelle et enfin leur activité de sapeurs-pompiers. C’est à chacun de trouver le bon compromis. C’est de plus en plus difficile de recruter car on a très peu de jeunes personnes sur la vallée. On essaie d’ouvrir un peu plus à la commune d’Aix-en-Provence.

Est-ce qu’il est plus facile d’être sapeur-pompier aujourd’hui qu’à votre début de carrière ?
Oui. On a maintenant des moyens techniques à notre disposition qui favorisent la protection du personnel intervenant, par exemple concernant la toxicité des fumées. Des progrès ont également été faits en termes de moyens avec l’amélioration des caméras, des canons à eau, de l’accès à l’eau sur le terrain…

Tous les enfants rêvent de devenir pompier. Que vous pourriez leur dire pour les inciter à rejoindre cette grande famille ?
Alors, bien sûr, ce qui attire au départ, c’est l’uniforme, la couleur rouge, les véhicules, la sirène… Mais le plus important, c’est l’idée d’engagement. Cette volonté de défendre leur lieu de vie, leur pays. C’est ce qu’on appelle l’engagement citoyen. Être sapeur-pompier, c’est donner du sens à ses actions, à sa vie. Qu’ils viennent directement à la caserne, on les conseillera. On a besoin de jeunes pour continuer notre mission dans les meilleures conditions.

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